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Germaine Hainard-Roten

2 décembre 1902, Nuremberg – 29 novembre 1990, Bernex

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Germaine Hainard Roten, Autoportrait, Le Locle, 1925, huile sur toile - Copyright Fondation Hainard

Germaine Hainard Roten, Autoportrait,

Le Locle, 1925, huile sur toile

Germaine Hainard-Roten a vécu à Nuremberg jusqu'en 1917, où son père était enseignant. Elle suit l’école au couvent de Sion, puis entre à Genève, à l’École des arts industriels, pour suivre les cours de bijouterie et de dessin de figure. Elle suit aussi des cours du soir à l'École des beaux-arts de Genève (élève de Philippe Hainard), où elle rencontre Robert Hainard. De 1925 à 1929, elle travaille comme émailleuse à la fabrique de montres Zenith au Locle.

En 1929 elle épouse Robert Hainard. Ils partagent ensemble la passion de l'observation de la nature sauvage. Dès 1930, elle expose des peintures à la Société des femmes peintres et architectes suisses, aux expositions nationales et fait partie de jurys. Elle fréquente les peintres de Savièse : Édouard Vallet, Paul Virchaux et aussi à Genève Hans Berger et Paul Mathey.

En 1938 ils s'établissent dans la commune genevoise de Bernex. En 1957, ils emménagent dans une maison dont Germaine a dessiné les plans. Ils y ont leur atelier. Cette maison est actuellement le siège de la Fondation Hainard.

Ils voyagent beaucoup ensemble, pour observer et dessiner la nature, entre autres en Bulgarie (1938, sur l'invitation du roi Boris pour que Robert puisse y observer les ours), Laponie (1951, voyage à pied, pour peindre les lumières célestes nocturnes), Yougoslavie (1954), le delta du Guadalquivir pour y voir des oiseaux et des lynx (1969), en Roumanie (pour y voir des ours, 1972), en Islande (avec la Société botanique de Genève, 1976) puis également en Afrique (Ouganda, Kenya, Tanzanie pour observer la faune) et en Asie (Inde, Népal, 1977). Au cours de ces voyages, elle réalise de nombreux portrait et paysages.

Le couple Hainard expose régulièrement ensemble comme au Musée Rath à Genève en 1935, mais l’œuvre de Germaine est aussi présentée aux expositions nationales suisses d’art en 1931, 1936, 1941 et 1946 ou encore au Kunsthaus de Zurich en 1940. Elle a obtenu à Genève le Prix Calame (1934), le Prix Diday (1937) et le Prix Harvey (1941).

Son œuvre est puissante comme le sont ses autoportraits. À l’huile ou à l’aquarelle, elle a peint des portraits, mais surtout des vues de la campagne ou des paysages de nature restituant la complexité des broussailles ou la richesse chromatique des trous d’eau. Sans aucune complaisance, elle cherche à retranscrire la force chromatique du monde vivant. Son style s’inscrit dans l’influence du peintre Hans Berger avec qui elle a exposé, mais en engageant une forte singularité féminine qui est rare à son époque.

« Germaine est essentiellement peintre. Dans ses toiles se manifeste sa sensibilité quasi surnaturelle à trouver la couleur juste, celle qui fait sentir jusqu'à l’odeur du vent du printemps qui fait fondre la neige sur le Jura, ''cet air qui vient de loin'' comme elle disait. Robert et Germaine se sont rencontrés dans les écoles d’arts de Genève au début des années 1920 et o­nt formé un couple si uni que même la mort ne peut les éloigner l’un de l’autre. » Pierre Hainard